ours MCB Great Bear 900X600 024Dans la forêt du Grand Ours, il y a encore un grizzli ! la bien nommée par les anglo-saxons "The Great Bear Rainforest" sur la côte Pacifique du Canada (Canada's Forgotten Coast).

L’été 2006 arrivait. Qu’allions-nous faire ? Encore le Canada ?

Après quatre séjours au Québec et en Ontario, et deux dans les Montagnes Rocheuses, il fallait peut être se lancer encore plus à l’Ouest.

Lors de notre premier voyage au Canada, dans les Rocheuses, nous avions suivi un trajet classique : Calgary, Banff, l’Icefield Parkway, Jasper.

Mais au lieu de repartir par Edmonton, pensant que c’était la première et la dernière fois que nous allions aussi loin, nous avions décidé de tirer tout droit vers la Côte Pacifique, par la Yellow Head Hwy : Prince Georges, Prince Rupert, l’inoubliable Passage Intérieur, Port Hardy au nord de l’île de Vancouver, Tofino sur la côte ouest, puis Victoria et Vancouver : voyage initiatique d’exception qui allait nous marquer à tout jamais, devenant le premier d’une série de douze, dans ce Canada que nous aimons tant.

 

Après mûre réflexion, les dés étaient jetés, ce serait donc le Pacifique Nord ; la ville de Vancouver, l’archipel Haïda Gwaii ( anciennement îles de la Reine Charlotte ) et l’île de Vancouver : Nanaimo, Pacific Rim, Campbell River, Quadra Island, Telegraph Cove, Cape Scott Provincial Park et Port Hardy. Mais il nous manquait une étape nature exceptionnelle : pourquoi ne pas aller observer l’ours, le grizzli, dans son habitat naturel, à l’abri des nuisances humaines ?

Une seule destination, assez confidentielle, s’imposait alors : nous irions passer quatre jours au « Great Bear Nature Lodge », sur la rivière Nekite, au fond d’un fjord, appelé Smith Inlet, encochant largement cette côte Pacifique inaccessible par voie terrestre, en plein cœur d’une forêt plus qu’humide : la forêt pluviale du Grand Ours.

Une question, toutefois nous hantait : après cette extraordinaire leçon de pêche au saumon, l’été précédent, aux chutes de la Rivière Brooks, dans la Péninsule de l’Alaska, n’allions-nous pas être déçus ? Eh bien, pas du tout ! Car toute proportion gardée, Brooks c’est un peu comme le cratère du Ngorongoro, grand zoo en pleine nature où l’on est assuré de voir tous les animaux qui vivent dans ce parc « ouvert », mais aux abords infranchissables, tandis que la Great Bear Rainforest est un peu comme le Serengenti : les animaux sont sûrement là, mais il faut les chercher : pour les voir, il faudra donc partir en safari.

La forêt pluviale canadienne en 10 points

1. Une forêt pluviale est une région qui reçoit, par an, environ 3 m de pluie, ou d’autres précipitations : neige, bruine, brume, brouillard.

2. Les forêts pluviales sont qualifiées de tropicales ou de tempérées, selon l'endroit où elles se trouvent. Si la forêt pluviale est proche de l'équateur, elle est tropicale. Si elle est située entre le cercle polaire arctique et le tropique du cancer ou entre le cercle polaire antarctique et le tropique du capricorne, elle est alors tempérée : les forêts pluviales du Canada sont donc tempérées.

3. Sur la côte sud-ouest du Canada le climat maritime humide en est la cause.

4. La côte sud-ouest du Canada s'étend :

  •    à l'ouest jusqu'à l'océan Pacifique ;
  •    au nord vers la forêt boréale, la toundra arctique et les zones humides ;
  •    au sud vers les forêts sèches et les steppes de la Californie ;
  •    à l'est vers les crêtes de la chaîne côtière.

5. Un grand nombre de forêts pluviales tempérées sont composées d'un mélange d'arbres à feuilles caduques et de conifères, mais ici sur la côte sud-ouest, la prédominance des conifères est une caractéristique majeure de même que le peu de diversité que l’on y trouve : il existe en effet de grandes quantités d’un nombre restreint d’espèces.

6. La forêt pluviale donne à voir deux types de paysages, en fonction du sol, de l’humidité et de la proximité de l'océan :

  • une forêt ouverte d'arbres tordus et rabougris, ressemblant à des brocolis se dressant dans une masse de mousse épaisse et humide, saturée de pluie formant des flaques ;
  • une forêt d'arbres démesurant grands, épais et anciens, coexistant avec une mousse d'un vert éclatant, des fougères en arabesque et des plantes masquant entièrement le sol.

7. Les caractéristiques communes de ces forêts anciennes sont les suivantes :

  • des arbres allant du stade de semis à un âge de plusieurs centaines d'années ;
  • de nombreuses couches de couverture s’imbriquant les unes les autres 
  • de grands chicots debout, correspondant à des arbres rompus, généralement morts ;
  • des troncs d’arbre et de grandes branches cassées reposant en tout sens sur le tapis forestier et dans les cours d'eau, avec des plantes qui poussent sur d’autres plantes : épiphytes, parasites, voire de nouveaux arbres ;
  • un sous-étage dense de bosquet ;
  • et du vert aux innombrables nuances, quelle que soit l'époque de l'année, en rapport avec les mousses en grappes et les lianes qui n’en finissent pas.

8. La quantité de biomasse est énorme : une partie est vivante, une partie était vivante et une partie sera recyclée pour alimenter une nouvelle vie.

9. Par ailleurs, les saumons constituent un trait d’union entre la mer et la terre ; en effet, ils meurent et se décomposent en amont des rivières après la fraie et apportent un engrais naturel à la forêt.

10. Des feux de forêt sont rares et seuls des épisodes de grand vent déracinent des groupes d’arbres.

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The Great Bear Rainforest : la forêt pluviale du Grand Ours

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Situation géographique

Elle est située le long de la côte ouest de la Colombie Britannique, de Vancouver au sud jusqu’à la frontière de l’Alaska au nord, au milieu de centaines d’îles, de longs fjords et de canaux remontant dans la chaîne de montagnes côtières, ces dernières ayant isolé de nombreuses sous-espèces animales et des populations génétiquement uniques comme l’ours kermode ou le loup gris.

Elle occupe une superficie de 64 000 km², soit deux fois plus que la Belgique : elle est la plus grande forêt pluviale tempérée de la planète à être située en zone côtière, un des derniers témoins des forêts humides au monde.

Elle rencontre une zone marine froide parmi les plus productives : la zone marine abrite au moins 17 espèces de mammifères marins ; elle est un habitat essentiel pour de nombreux cétacés : la baleine grise, le rorqual commun, le rorqual boréal, la baleine à bosse, l’épaulard.

Elle est traversée par des grands cours d’eau sauvages, en faisant l’un des écosystèmes les plus riches et spectaculaires de la planète.

cartes Great Bear 900X600 05Elle tire son nom des ours qui prospèrent dans ce type de forêts : le grizzli dont le nombre est estimé à 3.000, l’ours noir, et l’ours kermode ( « l’ours esprit »), dont l’habitat était fortement menacé par l’exploitation forestière ( coupe de bois intensive ).

Elle abrite une grande variété de plantes, de cèdres rouges millénaires, d’épinettes de Sitka dont la cime culmine à 90 m de hauteur, et des espèces animales uniques menacées de disparition ( puma, loup gris ) : 230 espèces d’oiseau, des milliers d’insectes et de micro-organismes.                                            

De nombreuses rivières riches en saumon, dont les cinq espèces, représentant 20% de la population mondiale, constituent une source de nourriture indispensable pour les ours, mais aussi pour le reste de cet écosystème côtier.

C’est aussi le territoire ancestral des Premières Nations ; des groupes autochtones habitent cette région depuis des milliers d’années, mais l’arrivée des Européens a eu des conséquences dévastatrices : épidémies, appropriation des ressources, tentatives de colonisation et d’assimilation. Plus récemment, la gestion non écologique du territoire et la coupe de bois intensive ont fait peser une menace sur le mode de vie des Premières Nations, dont le nombre dans la région est estimé à 3.000.

Historique et enjeux environnementaux

Au début des années 1990, les écologistes avaient lancé une campagne à grande échelle pour protéger la baie de Clayoquot, région de Tofino, dans l'île de Vancouver : près de 10.000 personnes avaient alors bloqué les routes forestières, empêchant les coupes de bois. Plus de 800 manifestants avaient été arrêtés au cours de cet été. Les protestataires avaient aussi appelé à un boycottage international des produits forestiers de la Colombie-Britannique.

Après des années de conflit, le gouvernement provincial de la Colombie Britannique a annoncé l'interdiction de la coupe à blanc dans les forêts tropicales Clayoquot Sound ; cette campagne a servi de modèle pour la campagne de la Forêt du Grand Ours, forêt menacée par l’exploitation forestière et minière.

« The Great Bear Rainforest » est une expression inventée par un réseau d’ONG environnementalistes, en 1997,dans le but de galvaniser une campagne internationale pour la protection de cette région, l’expression ayant une signification émotionnelle intense.survol arrivee RB Great Bear 900X600 018

Greenpeace et ses partenaires environnementaux ( Sierra Club BC et ForestEthics ), ont alors mené une lutte de dix ans en ciblant les consommateurs des produits forestiers ( plus de 80 entreprises se sont alors engagées à arrêter de vendre des produits du bois et de papier, faits à partir de forêts anciennes ) ; les négociations avec les compagnies d'exploitation forestière, le Gouvernement de la Colombie Britannique et les Premières Nations ont débouché sur un accord, le 7 février 2006, comprenant les quatre éléments-clés suivants :

  • protection de la forêt tropicale ;
  • pratiques d'exploitation améliorées ;
  • participation des Premières Nations au processus décisionnel ;
  • financement de la conservation pour permettre la diversification économique. 

Le 31 mars 2009, le Gouvernement de la Colombie-Britannique a annoncé que la forêt du Grand Ours serait préservée à 50 pour cent.

Cependant, de nouvelles menaces pèsent sur cette région : tandis que la guerre du bois tirait à sa fin, la guerre des pétroliers venait de commencer !

cartes Great Bear 900X600 10En effet, suite à l’exploitation des sables bitumineux du nord de l’Alberta, il existe un projet, canadien, celui de Enbridge Northern Gateway Pipelines, visant à construire un double pipelinede 1170 km. Un gazoduc importerait vers l’est des condensats de gaz naturel et l’oléoduc exporterait de Bruderheim vers l’ouest, les sables bitumineux dilués avec l’eau de condensation, vers le nouveau terminal de Kitimat avec création d’un port pétrolier permettant d’accueillir des supertankers, de 400 m de longueur, à destination de l’Asie par le Nord, et des Etats-Unis par le sud.

Ce projet, proposé à partir du milieu des années 2000 a été reporté à plusieurs reprises, mais est toujours d’actualité : plus de 200 navires par an, deux ou trois par semaine, navigueraient alors dans des fjords, des canaux et des chenaux de cet archipel, dans des endroits similaires à celui où le Queen of the North a fait naufrage en 2006 !

Or dans la région de la forêt du Grand Ours, un nouveau naufrage est possible, mais ce serait alors une catastrophe pétrolière aux conséquences incalculables, car :

  • les risques d’un déversement important de pétrole sont importants, eu égard à la géographie
  • les eaux sont imprévisibles, les vagues pouvant atteindre 8 m en hiver, voire plus
  • la zone marine est alimentée par certains des plus grands cours d’eau sauvage et intacts de la Colombie Britannique, notamment les rivières Skeena et Nass
  • le milieu est interconnecté, le saumon incarnant l’étroite connexion entre la mer, les rivières et la terre dans cette zone marine, source de vie pour les cinq espèces de saumon du Pacifique, qui nourrissent en retour les ours, les loups, les oiseaux et les arbres de la forêt du Grand Ours, écosystème extrêmement fragile.

Mais, pour le Canada, la « Northern Gateway » est peut-être l’opportunité pour devenir un acteur essentiel sur le marché mondial du pétrole : affaire à suivre !

Great Bear Nature Tours (Great Bear Tours)

Cet organisme gère un programme de visualisation du l’ours grizzli depuis 1999.

Il propose, de mai à octobre, sous la houlette de Tom Rivest, naturaliste, un séjour d’observation, à Great Bear Lodge, situé dans la « Great Bear Rainforest », réputée comme étant l’un des meilleurs endroits pour observer le grizzli, l’ours noir, mais aussi les loups et les aigles à tête blanche: aigle pygargue, « bald eagle ».

lodge Great Bear Great Bear Lodge : mode d’emploi

Le lodge de deux étages est situé à 80 km au nord de Port Hardy, en bordure de la forêt, à l’embouchure d’une rivière à saumon, sur une plateforme flottante, véritable radeau amarré à la rive ( floating lodge ).

Les températures sont assez clémentes, en moyenne 18° le jour et 10° la nuit ; la pluie est abondante, en moyenne un jour sur quatre, mais parfois beaucoup plus !

Ici, règne l’autosuffisance : énergie solaire et éolienne ; seuls les hydravions apportent les fournitures indispensables et amènent les touristes.

Port Hardy est situé à l’extrémité nord de l’île de Vancouver ; de Vancouver, on peut y arriver soit en voiture ( voiture de location ), soit par avion : la compagnie Pacific Costal Airlines offre un vol direct de Vancouver à Port Hardy.

1. L’accès du lodge se fait par hydravion, au départ de Port Hardy, en une petite heure.survol arrivee RB Great Bear 900X600 060

Le survol de la forêt pluviale est spectaculaire : détroit de la Reine Charlotte, bras de mer ; ici forêt très dense, en apparence impénétrable, là forêt mise à nue par l’industrie du bois.

L’hydravion part de Port Hardy vers 15 heures ; il y retourne, à la fin du séjour, en fin d’après-midi, mais il vaut mieux prévoir d’y passer une nuit, car le vol peut être retardé en fonction des conditions météorologiques, parfois difficiles à prévoir.

2. Vous pouvez y rester de deux à sept nuits,  le prix varie, en fonction de la saison, pour un séjour de trois nuits, en occupation double, de CAD 1860 à 3380 $ par personne ( prix 2013 ).

Le lodge reçoit un maximum de seize personnes.

Mais nous concernant, nous étions deux couples le premier soir et le lendemain : un couple du Royaume Uni, Yvonne et Mike, et nous-mêmes, Marie-Chantal et Régis. Les Anglais partirent le lendemain en fin d’après-midi, et nous restâmes seuls pendant trois jours : séjour confidentiel dans ce lodge avec ses animateurs pour nous tout seuls ! Etions-nous des personnalités pour lesquelles ce « floating lodge » avait été privatisé ? Pas du tout. L’absence de touristes, cet été là, était la conséquence d’un drame qui s’était joué quelques semaines auparavant.

En effet, l’un des deux traversiers de la British Columbia Ferry, assurant les rotations entre Prince Rupert, l’archipel Haïda Gwaii et l’île de Vancouver, avait fait naufrage réduisant ainsi de façon catastrophique, à l’approche de l’été, les capacités de croisières de la Compagnie, et entraînant ainsi de nombreuses annulations.

"Le 21 mars 2006 à 20 h, le roulier à passagers et véhicules Queen of the North appareille de Prince Rupert (Colombie-Britannique) à destination de Port Hardy (Colombie-Britannique) avec 59 passagers et 42 membres d'équipage à son bord. Après s'être engagé dans le passage Wright à partir du chenal Grenville, le navire heurte la côte nord-est de l'île Gil le 22 mars vers 0 h 21. Le navire subit des avaries considérables à la coque et, privé de sa capacité de propulsion, dérive pendant environ 1 heure et 17 minutes avant de couler par 430 m de profondeur. Les passagers et l'équipage abandonnent le navire avant que celui-ci ne coule. Deux passagers sont portés disparus après l'abandon du navire. Ils ont été déclarés morts depuis lors".

L’intégralité du rapport d’enquête maritime du Gouvernement du Canada ( Bureau de la sécurité des transports du Canada ), n° M06W0052, qui se lit comme un véritable roman policier, est consultable sur le site :

http://www.tsb.gc.ca/fra/rapports-reports/marine/2006/m06w0052/m06w0052.pdf

cartes Great Bear 900X600 07Ce naufrage nous avait profondément choqués, car c’est avec ce bateau, the Queen of the North, que nous avions fait, en août 1995, le Passage Intérieur ( Inside Passage ), croisière dès 7 heures du matin en partant de Prince Rupert, pour arriver vers minuit à Port Hardy, au nord de l’île de Vancouver.

Un détail avait aussi de l’importance : la veille, ayant fait un énorme détour ( à savoir un aller et retour sur une route unique de plus de 112 km ), pour visiter une des plus grandes usines d’aluminium au monde, au fond d’un fjord, à Kitimat, nous n’avions pu confirmer notre réservation de deux chambres, pour nous et deux de nos enfants, dans un hôtel de Prince Rupert. Bien que le montant de la facture ait été débité depuis longtemps sur notre compte bancaire, l’hôtel fonctionnant en surbooking, ne pouvait nous loger.

Gros problème au « front desk », tergiversations en tout genre…on nous case d’abord dans une salle réservée au Rotary International avec des matelas pneumatiques, puis vers minuit, on vient nous chercher, en nous disant qu’il y avait une solution avec BC Ferries : nous pourrions passer la nuit à bord du Queen of the North, qui venait juste d’arriver de Port Hardy ; or c’était le bateau que nous devions prendre le lendemain matin à 7 heures. Départ pour le port, voiture en première ligne en attente d’embarquement qui aura lieu à 6 heures. Nuit très courte, nuit exceptionnelle car aucun touriste ne dort dans ce bateau, mais maintenant si présente à l’esprit, le bateau ayant coulé par 430 m de fond, en effectuant la traversée du Passage Intérieur.

 Great Bear Lodge, B.C3. Les parties communes sont accueillantes avec une terrasse en bois entourant le lodge, permettant de déjeuner, si le temps le permet, face au paysage, et un salon d’intérieur donnant accès à une bibliothèque fournie, la pièce servant aussi pour écouter des causeries en Anglais.

4.L’hébergement se fait dans une des cinq chambres, avec cabinet de toilette, toute doublée de bois, donnant une ambiance chalet de montage.

5. Les repas sont aussi naturels que possible, d’inspiration biologique, accompagnés de vin et de bière ; ils sont « gastronomiques » - et cela crée un vrai réconfort, au retour d’un safari sous la pluie battante - mis en œuvre par Eddy Mysliwiec, le chef cuisinier, un Français ayant été attiré par le Québec puis par la côte Pacifique, et dont les coordonnées sont les suivantes :

Eddy Mysliwiec - Coordinateur de la cuisine communautaire
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

"J’ai développé le goût pour la bonne bouffe (surtout les pâtisseries) en grandissant à Paris. Mais c’est en travaillant en Provence puis à Vancouver que j’ai développé une connexion plus profonde avec la nourriture : j’ai appris à jardiner, rencontré des agriculteurs, activistes, travaillé pour des marchés bios et glané beaucoup de fruits. J’étais heureux de promouvoir la bonne bouffe et des pratiques durables en même temps ! J’ai rejoint le Santropol Roulant dés mon arrivée à Montréal. C’est une place qui me convient comme un gant !"

See more at:http://santropolroulant.org/fr/about-us/staff-board/#sthash.rLIdFSvC.dpuf

6. Les activités s’organisent autour de deux safaris par jour, l’un le matin et l’autre l’après-midi ou le soir, qui permettent d’observer et de photographier la faune, observation animée par un guide biologiste anglophone : ces safaris coïncident avec les moments de la journée où l’activité des ours est la plus intense, mais la marée impose aussi des horaires de sortie : en un mot, flexibilité.

L’observation s’effectue en bateau lorsque les ours sont du côté de l’estuaire, ou sur des plateformes lorsqu’ils restent sur les rives de la rivière.

Selon les saisons, les ours ont des activités différentes :

  • au printemps, ils broutent l’herbe grasse des prairies, et des couples se forment pour la reproduction ;
  • en été, ils broutent encore l’herbe grasse mais se déplacent beaucoup pour chercher des fruits et les premiers saumons qui arrivent dans l’estuaire ;
  • en automne, ils se rassemblent sur les rives de la rivière pour se gaver de saumons dont la chair grasse leur permettra d’emmagasiner assez de réserves pour l’hiver.

navigation MCB Great Bear 900X600 001survol arrivee RB Great Bear 900X600 046survol arrivee RB Great Bear 900X600 053

7. D’autres activités sont aussi proposées:

  • promenade d’interprétation dans la forêt pluviale luxuriante avec ses cèdres rouges, les pruches et les épinettes de Sitka ;
  • excursion en bateau ; kayak de mer
  • discussion avec le guide.

Une journée type s’effectue de la manière suivante:survol arrivee RB Great Bear 900X600 032

  • 7 H : petit déjeuner
  • 7H30 : « Wildlife safari 1 » ; séance d’observation du grizzli 
  • 12 H : lunch
  • 13 H : promenade dans la forêt pluviale, ou excursion en bateau pour explorer le fjord aux parois escarpées, ou alors kayak de mer
  • 17 H : dîner
  • 18 H : « Wildelife safari 2»

Tom Rivest

Le patron du lieu, le « boss », c’est Tom Rivest, biologiste et guide professionnel anglophone, qui a accueilli la BBC en 2011, pendant le tournage d’une partie de la « forêt magique », épisode des « Secrets de notre planète vivante », série diffusée sur la BBC HD et BBC Two 2012.

Il n’est pas armé ; il porte uniquement un vaporisateur de gaz poivré, mais compte essentiellement sur sa connaissance du comportement de l’ours : les attaques de l’ours sont si rapides, dit-il, qu’en général, on n’a pas le temps de prendre une arme à feu ; le vaporisateur est probablement le meilleur moyen de dissuasion, mais il faut éviter que l’ours ne devienne dangereux.navigation RB Great Bear 900X600 003

Il manœuvre une barque en aluminium, en étant debout à l’arrière, une grosse paire de jumelles autour du cou, accrochée à une courroie Nikon !

Il ajuste la vitesse du moteur Yamaha en fonction des besoins.

A l’embouchure de la rivière, des couches de limon ont formé une série d’îles peu profondes couvertes de monticules de carex, une plante herbeuse chargée de protéines dont l’ours raffole.

Et tout d’un coup, l’ours apparaît, en fait une paire d’oreilles brunes, émergeant des hautes herbes vertes et lumineuses, auxquelles pendent souvent des gouttes de pluie : instantanément Tom arrête le moteur et dérive à la rame en se rapprochant de l’ours, qu’il connaît individuellement, allant jusqu’à lui donner un nom; l'ours sait que l'on est là; (lien corrompu avec photos) il lève la tête pour nous regarder quelques secondes, puis apparaît indifférent continuant à croquer l’herbe et à grincer des dents ; il se déplace, lentement, avec nonchalance, toujours un regard furtif en notre direction ; puis il s’éloigne et disparaît dans les herbes. Un coup sec sur la corde de démarrage, le moteur repart et Tom nous emmène ailleurs.

Au retour, et après une journée de pluie incessante, quand la lumière du jour commence à décliner, mais que le ciel rougeoie, se reflétant dans l’eau, tandis que des écharpes de brume s’élèvent de la rivière, Tom coupe alors le moteur ; et comme nous lui demandions ce que nous étions en train de faire, il eut cette réponse : « j’écoute le silence » !

Les couleurs sont somptueuses, à cause de la pluie puis des timides apparitions du soleil entre deux averses. Il faut dire que nous sommes dans la Rainforest, la forêt pluviale côtière qui reçoit jusqu’à 3 m de précipitation par an. Sur les quatre jours, nous aurons eu trois jours de pluie battante et un jour de grand beau temps ; aussi, attention à la buée sur les lunettes, sur les objectifs des appareils photos et sur la caméra, attention aux gouttes de pluie mouillant toutes nos boîtes à images ( nous aurons fusillé un appareil photo non tropicalisé et une caméra ) ; ombres des montagnes, pluie, brouillard, faible luminosité : il faut faire avec ; mais aussi, que de jeux de miroir, où le ciel et les montagnes se reflètent dans l’eau de la rivière !

Entre brume et reflets, entre songe et réalité, en communion avec cette nature préservée, l’accostage au ponton nous fait reprendre pied dans un monde civilisé, où un grog bien chaud nous attend et nous fait basculer à nouveau dans le confort douillet de ce lodge flottant situé au bout du monde.

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Sources:

Feu vert pour un oléoduc géant au Canada

Le Monde.fr | 20.12.2013 à 15h10 • Mis à jour le 20.12.2013 à 16h23 | Par Anne Pélouas (Montréal, correspondance)

Des experts préconisent la construction de l'oléoduc Northern Gateway entre l'Alberta et la côte Pacifique destiné à transporter du pétrole des sables bitumineux. | AP/AL GRILLO

Un groupe d’experts mandatés par l’Office national de l’énergie et le ministère canadien de l’environnement a recommandé, jeudi 19 décembre, l’approbation du mégaprojet d’oléoduc Enbridge Northern Gateway, qui doit acheminer du pétrole des sables bitumineux de l’Alberta vers la côte Pacifique, en Colombie-Britannique.

Les experts jugent le projet « dans l’intérêt public », avec« des avantages économiques qui surpassent largement les fardeaux qui l’accompagnent », notamment sur le plan environnemental.« La construction et l’exploitation courante du projet n’entraîneraient pas d’effets environnementaux négatifs importants, sauf les effets cumulatifs pour certaines populations de caribous des bois et d’ours grizzli »,précisent-ils.

Ils posent, certes, 209 conditions à l’ouverture de cet oléoduc géant, liées au financement, à la sécurité et à la protection de l’environnement, mais un grand pas a été franchi. Le premier ministre canadien, Stephen Harper, s’est déjà prononcé en sa faveur. Reste la question de l’acceptabilité sociale d’un projet qui compte beaucoup d’opposants (groupes écologistes, communautés autochtones, population de la Colombie-Britannique) qui se sont largement fait entendre dans la rue, lors des audiences du groupe d’experts et après sa décision.« La bataille ne fait que commencer », promet Chris Genovali, directeur de la Raincoast Conservation Foundation.

 525 000 BARILS DE PÉTROLE PAR JOUR

La compagnie Enbridge veut construire, dès 2015, l’oléoduc Northern Gateway sur 1 178 kilomètres, dont le coût est estimé à 7,9 milliards de dollars canadiens (5,4 milliards d'euros). En 2018, il transporterait, chaque jour, 525 000 barils de pétrole issu des sables bitumineux de l’Alberta vers Kitimat (nord de la Colombie-Britannique), avec un terminal pétrolier. L’objectif de la compagnie est de répondre à la demande des marchés asiatiques, Chine en tête.

Le projet s’inscrit dans la stratégie de l’industrie des sables bitumineux destinée à augmenter sa production et à diversifier sesmarchés. Le Canada produit 2,5 millions de barils de pétrole par jour, exportés à 97 % vers les Etats-Unis, mais à moindre coût. Avec des réserves prouvées de 177 milliards de barils, l’industrie vise à doubler, sinon tripler sa production d’ici à 2030.

Une manifestation contre l'oléoduc Keystone XL, le 13 mai à New York. | AFP/DON EMMERT

Elle a beaucoup misé sur la réalisation de l’oléoduc Keystone XL pour le transport de pétrole, sur 3 000 kilomètres, vers le golfe du Mexique. Fortement contesté, il attend un hypothétique feu vert de Washington. Du coup, l’industrie se tourne vers d’autres projets d’oléoducs : Northern Gateway vers l’ouest; inversion d’oléoduc entre Ontario et Québec, puis construction d’un nouveau pour « sortir » le pétrole vers l’est canadien et l’Europe.

Lire aussi : Le projet d'oléoduc géant entre le Canada et les Etats-Unis suspendu à son bilan carbone

Le mouvement écologiste canadien proteste contre une croissance de l’exploitation des sables bitumineux, qui augmentera de 28 % les émissions de gaz à effet de serre des secteurs pétrolier et gazier d’ici à 2020. Plusieurs groupes autochtones s’inquiètent aussi des risques de fuites de l’oléoduc Northern Gateway et d’une marée noire. De Kitimat, 220 superpétroliers devraient emprunter, chaque année, sur 185 kilomètres, le passage Great Bear, réputé dangereux, en longeant une aire forestière protégée, avant d’atteindre le Pacifique. Enbridge répond que l’oléoduc sera « le plus sécuritaire jamais construit au Canada »et un« modèle de standards environnementaux ».

« FARDEAUX POUR L’ENVIRONNEMENT »

Pour Josha MacNab, directrice de l’Institut Pembina, la décision du groupe d’experts est« décevante et ne prend pas en compte les inquiétudes de beaucoup de Canadiens et les risques associés au projet ». Celui-ci ouvre la voie à« une expansion rapide des sables bitumineux sans plan crédible pour lutter contre les gaz à effet de serre et assurer un développement respectueux de l’environnement ».

Le groupe d’experts refuse de lier l’oléoduc aux problèmes de pollution industrielle. Il reconnaît« les fardeaux pour l’environnement occasionnés par sa construction et son exploitation »,mais estime qu’ils pourront être atténués. Même chose en cas de déversement, vu« l’approche préventive et les systèmes de sécurité novateurs »adoptés par Enbridge.

L’importance économique de l’oléoduc semble l’avoir emporté. Le projet doit créer 3 000 emplois pour sa construction et 556 permanents, tout en procurant 2,6 milliards de dollars canadiens en taxes sur trente ans. Enbridge a aussi promis 360 millions de dollars canadiens en compensations à 26 des 45 communautés autochtones vivant sur le parcours de l’oléoduc et plus d’un milliard de dollars en contrats et emplois. Les bandes non signataires, comme celle des Nadleh Whut’en, promettent encore de se battre.« Peu importe le nombre de conditions,souligne leur chef, Martin Louie.Nous allons nous tenir debout pour protéger la Colombie-Britannique. Notre dernier recours sera la justice. »

Bon à savoir

On ne peut pas aller partout sur le globe.

Si on en a la chance bien sûr rien ne vaut l'expérience de terrain.

On peut cependant participer en direct à la vie animale en les regardant agir grâce aux web cams installées de part de le monde, dans des lieux de plus en plus reculés: faites un tour par exemple avec les ours de Katmaï qui se régalent de leur pêche aux saumons, c'est EN CE MOMENT, en juillet, ensuite ils vont sur un autre spot pendant le mois d'août, pour réappaaraître en septembre.

KATMAI NATIONAL PARK, BROOKS FALLS (chutes de la rivière Brooks) en Alaska: http://explore.org/live-cams/player/brown-bear-salmon-cam-brooks-falls#sthash.3KtZvrLx

Dans "anecdotes et contes"

Illustration du conte inuit "la femme squelette"Le conte inuit de la femme squelette

Elle avait fait quelque chose que son père désapprouvait, mais dont personne ne se souvenait. Toujours est-il que son père l'avait traînée jusqu'à la falaise et précipitée dans la mer. Les poissons avaient mangé sa chair, dévoré ses yeux. Et elle gisait sous les eaux, son squelette ballotté par les courants.

Un jour, arriva un pêcheur. En fait, ils étaient plus d'un à pêcher à cet endroit, mais celui-ci avait été entraîné bien loin de chez lui et il ignorait que les pêcheurs des environs se tenaient à l'écart de cette crique, disant qu'elle était hantée.

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